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Vallauris est depuis longtemps une terre de céramistes. Fréquentée par Picasso dans les années 1950, la ville a par la suite fait de la poterie décorative l’une de ses spécialités. Le projet H115 prend comme point de départ la rencontre avec la céramiste Fernande Elena, qui vend depuis plus de cinquante ans ses créations dans sa boutique, Bambi Céramiques. Il se poursuit dans son atelier, figé dans le temps et enseveli sous les couches de poussière accumulées, permettant ainsi de photographier ses outils, les moules qu’elle utilise, des natures mortes avec des objets en terre et différents portraits.

Appliqué sur des formes parfois grossières, l’émail blanc, dit H115, contribuait à donner aux céramiques cet aspect kitsch et populaire qui a fait la renommée de la production de Vallauris. Mais au-delà du kitsch, l’histoire de la céramique à Vallauris est aussi en partie une histoire de l’objet copié. Au plus fort de l’activité de la ville, les artisans avaient en effet l’habitude de se copier les uns les autres pour reproduire les modèles qui se vendaient le mieux aux touristes.

Pour y faire écho, les photographies du projet s’accompagnent de céramiques réalisées à partir de moules et d’objets reçus directement de Fernande Elena, recouverts d’anciens émaux produits à Vallauris. Le projet intègre également plusieurs photogrammétries, une technique de numérisation utilisée pour saisir des volumes en 3D, qui crée des défauts quand le logiciel capte mal les matières, amenant ainsi de nouvelles imperfections. Au fil des images et des expérimentations, les couleurs se mélangent et les formes se délitent. Les objets se fondent les uns dans les autres, dans l’obscurité de l’atelier.

Ce projet a reçu en 2021 le soutien du programme de résidence de création Pytheas/Capsule porté par le Centre Photographique Marseille.